Un léger courant d’air traversait la salle de repos du sieur Olket.
Cette salle de repos était des plus austères. Au fond à gauche une couche, juste à sa droite une épée posée contre le mur et encore à sa droite une table où reposait une cruche d’eau. L’on pouvait aussi distinguer une dague sous l’oreiller.
La décoration était inexistante, en un mot la chambre était spartiate.
Olket dormait sur sa couche, de travers, avec seulement un drap pour le couvrir.
Ce léger courant d’air eut pour effet de réveiller l’apprenti dans un sursaut.
« Nom de dieu, de saleté de mal de crâne ! Je ne boirais plus jamais de Saya aieuu ! »
Mettant sa parole à exécution il vida directement le contenu de la cruche sur sa tête.
« Mhhh ça fait du bien. Bon, où sont mes affaires, je ne compte pas rester nu toute la journée. »
Tout en s’habillant, avec ce qu’il pouvait trouver sur le sol, il se remémora sa soirée. Soirée qui avait commencé de manière habituelle à la taverne. Les souvenirs revenaient doucement, il revoyait toto à moitié nu sur une table dansant de manière étrange tandis que les seigneurs Martin et Boradore installés à l’écart parlaient en tête à tête sous le regard glacial de Slevin.
Une soirée normale en somme. Il s’était donc lui-même attablé et après avoir commandé, se mit à boire, et à boire en grande quantité. C’est à ce moment qu’un seigneur entra le souffle court dans la taverne. Il était en sueur et semblait sur le point de défaillir. Naturellement les têtes ce tournèrent vers lui, il marmonna quelque mot et s’effondra sans doute inconscient.
Le reste de ses souvenirs était un simple trou noir…
Tout ceci sembla sans importance pour Olket, il saisit son épée, cacha la dague dans sa botte et décida de partir s’aérer.
Il lui suffit de faire deux pas dans les rues de la Cité pour remarquer qu’une effervescence avait envahi les membres de la Cité. Sur le chemin il croisa nombre de seigneurs de la Cité affairés. En fait, tous semblaient occupés à quelque chose d’important. Ceci finit par intriguer Olket qui en arrêta un.
« Bonjour seigneur John, dites-moi pourquoi tout le monde semble si occupé ce matin ? »
Si la journée avait débuté relativement bien la suite s’annoncait catastrophique. Le sol sembla s’ouvrir sous ses pieds à ce moment. Voilà donc ce qu’avait annoncé cet homme… Nouvelle importante s’il en fut mais dont Olket n’avait pas jugé utile de se souvenir…
John était déjà reparti depuis 5 bonnes minutes, lorsqu’Olket se fit bousculé par un charretier pressé, car il bloquait la grande route.
« Mince, mince, mince… Qu’est ce que je vais faire maintenant, il faut à tout prix que je l’évite en attendant de trouver une solution. »
Il repartit en courant, au travers de la ville, zigzagant dans la foule. Recherchant un trésor dans chacun des lieux qu’il atteignait, quelque chose d’unique, quelque chose de spécial…
Mais rien ne pouvait le satisfaire dans la cité, tout était déjà connu. Il décida donc de s’en aller à l’extérieur.
« Je vais me faire tuer si je ne trouve pas, me faire étriper, me faire éviscérer, on retrouvera mon corps empalé en haut d’une colline si je ne trouve rien… Mon dieu quelle horreur… »
Il saisit son cheval, et sans même le sceller partit au galop vers ce qu’il espérait être sa futur découverte.
Cela faisait déjà plusieurs heures qu’il recherchait ce qu’il considérait déjà comme un trésor. Si longtemps que la nuit tombait déjà.
« Pourquoi me suis-je levé si tard ? Pourquoi ne m’en suis-je pas souvenu ? Pourquoi est-ce aussi difficile à trouver ? Pour Serpion ça aurait été plus simple… Et nom de dieu de bordel pourquoi je ne trouve rien ?!? »
Tandis qu’il formulait pour lui-même de si simples pensées une suite de sons bien inhabituels vint frapper les oreilles d’Olket. Il tourna aussi sec la tête vers la provenance de ce bruit et partit aussitôt au galop vers le village d’où il provenait.
C’était un simple village paysan, les chaumières formaient un cercle vers le centre du village, Olket s’y engagea et trouva alors la majorité des paysans dansant autour d’un jeune troubadour.
Il resta en retrait observant la scène. Un troubadour n’était pas une chose extraordinaire en soit mais l’instrument qu’il avait, était beaucoup plus intriguant. N’y tenant plus il descendit de son cheval et s’approcha des paysans.
Quand sa présence fut enfin remarquée, la musique cessa et aussitôt un homme bien plus grand que lui s’approcha, lui demandant qui il était et que venait-il faire en ces lieux à une heure si tardive.
« Je me présente, je suis un seigneur appartenant au peuple Varden, si je suis ici c’est à cause de l’instrument bien étrange que possède le jeune homme. Je peux lui parler en privé ? »
L’air débraillé et presque apeuré d’Olket, lui valut son entretien.
« Bonjour jeune homme j’irai droit au but, quel est cet instrument ? »
L’instrument dont Olket parlait ressemblait à peu près à une mandoline mais l’ensemble était plus grand et plus fin aussi.
« -Monseigneur ceci est une de mes inventions, je l’ai appelé « guitare » !
-Gui quoi ?
-Une guitare monseigneur, du nom de mes ancêtres, les Guitares.
-Tout à fait sincèrement, je me fiche du nom de vos ancêtres, mais l’instrument m’intéresse. Pourriez-vous me le céder ?
-Je ne sais pas, c’est pour l’instant un modèle unique et…
-Je n’ai pas le temps de marchander votre prix sera le mien ! »
Le prix en aurait fait défaillir plus d’un, mais qu’importe pour Olket il ne s’en préoccupait pas. N’ayant pas les moyens de le payer, il égorgea le troubadour au nom ridicule et partit sans demander son reste.
Il arriva plus tard dans la soirée à la Cité, la nuit était bien installée. Mais il savait déjà où trouver chaque Varden. Il courut vers la taverne avec sa trouvaille, et c’est dans sa tenue qui ne vaut même plus une description qu’il ouvrit la porte de la taverne d’un coup de pied et s’écria tout en tendant son objet:
« Joyeux anniversaire Kayoma ! »
Sujet: Un jour particulier 
7/7/2011, 01:00
