autre Apprenti Narrateur
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| Sujet: Un changement de destin 3/10/2010, 01:36 | |
| Coucou tout le monde. Je crée ce poste pour vous exposer mon dernier texte. Je sais que ce n'est pas vraiment un RP à proprement parlé, mais j'ai trouvé que c'était le meilleur endroit pour le poster N'ayant pas vraiment d'inspiration en ce moment je suis allée taxer le sujet de français d'un rolien pour le faire de mon côté. Le sujet : Continuer le texte. J'espère que vous accepterez de prendre un peu de votre temps pour être mes profs - Citation :
- C'était une de ces jolies et charmantes filles, nées, comme par une erreur du destin, dans une famille d'employés. Elle n'avait pas de dot, pas d'espérances, aucun moyen d'être connue, comprise, aimée, épousée par un homme riche et distingué ; et elle se laissa marier avec un petit commis du ministère de l'instruction publique.
Elle fut simple ne pouvant être parée, mais malheureuse comme une déclassée ; car les femmes n'ont point de caste ni de race, leur beauté, leur grâce et leur charme leur servant de naissance et de famille. Leur finesse native, leur instinct d'élégance, leur souplesse d'esprit, sont leur seule hiérarchie, et font des filles du peuple les égales des plus grandes dames. Elle souffrait sans cesse, se sentant née pour toutes les délicatesses et tous les luxes. Elle souffrait de la pauvreté de son logement, de la misère des murs, de l'usure des sièges, de la laideur des étoffes. Toutes ces choses, dont une autre femme de sa caste ne se serait même pas aperçue, la torturaient et l'indignaient. La vue de la petite Bretonne qui faisait son humble ménage éveillait en elle des regrets désolés et des rêves éperdus. Éloignée de sa contrée natale, les souvenirs qui lui restaient des longues et interminables falaises s'érodaient au fil des jours pour laisser place au grisâtre paysage des rues que dessinaient les nombreux immeubles de son quartier situé dans une banlieue parisienne. La routine habituelle des journées se succédant et se ressemblant lui laissait de multiples instants de dense illusions. Chaque soir, après avoir terminé de préparer le souper, elle s'affalait dans un fauteuil miteux en attendant le retour de son époux. Elle avait beau savoir ce qui l'attendait dans la soirée qui suivrait, mais pourtant, il lui était impossible de laisser son imagination fantasmer sur la vie qu'elle aurait aimé vivre. C'était en quelque sorte son instant d'évasion avant de remettre les pieds sur terre une fois la porte d'entrée claquée, et l'homme venant d'entrer, assit à table sans n'avoir dire mot. Pourtant, un soir d'automne, alors qu'elle tentait de se réchauffer au coin du feu crépitant dans la cheminée, quelqu'un frappa à la porte. Étrange ; de qui pouvait-elle bien recevoir la visite. Intriguée, elle ne tarda pas à aller ouvrir. C'est ainsi qu'elle découvrit sur le seuil de sa porte un homme dont la beauté ne la laissa pas indifférente. Elle cru avoir une vision ; jamais elle n'avait songé à ce qu'un jour la lassante scène du crépuscule soit remplacée. L'homme commença par se présenter ; il parlait d'une voix profonde et calme, le ton solennel sur lequel il s'exprimait envoutait la belle demoiselle. Une fois son prologue terminé, l'inconnu annonça enfin la raison de sa venue. Au fur et à mesure qu'il s'exprimait et avançait dans ses explications, le visage de son interlocutrice se déforma progressivement ; une larme perla le long de sa joue, puis une autre. La gorge nouée par l'émotion, cette dernière se sentit délaissée de toutes ses forces après que l'étranger l'aie, sans ambiguïté possible, informée du trépas de celui qui était désormais son ex-mari dans un incendie qui ravagea le bâtiment du ministère.
Pour certains, une journée comme les autres venait de s'achever, pour d'autres, un enlisement dans de douloureux et pénibles ennuis. Certes, le mari de cette pauvre demoiselle n'était pas des plus fantastique, mais grâce à lui, elle savait où dormir, elle savait qu'elle avait de quoi se nourrir ; elle avait quelqu'un qui la protégeait. Fini le temps des pensées utopiques, cette soirée avait marqué pour elle la déchéance de son existence. Une lourde et lente agonie s'installa dans son esprit. Elle était désormais seule, sa famille était bien trop loin pour pouvoir lui venir en aide et elle ne connaissait personne dans la banlieue pouvant lui venir en aide. A vrai dire, elle ne connaissait personne dans cette banlieue ; sa situation précaire ne lui permettait point d'apprécier le plaisir des sorties de fin de semaine.
Torturée, rongée par le désespoir, tourmentée par la rage, usée par la fatigue, on ne tarda pas à la retrouver accoudée au comptoir de l'auberge la plus proche. Trop d'émotions lui étaient parvenues simultanément, s'en était trop pour la soirée, elle ne parvenait plus à supporter le supplice mental qui la ravageait depuis l'intérieur. En à peine une demie-heure, au moins une demie-douzaine de verre de « Fée verte », vide, s'alignaient approximativement devant elle sur le comptoir. Ivre morte, le bruit d'une bourse remplie de Francs Or la fit sursauter. Levant la tête pour savoir à qui appartenait cette bourse, elle tomba nez à nez avec un homme corpulent dont le sourire malsain et le regard déplacé en disait long sur ses pensées.
N'étant plus maitresse de toutes ses pensées, la pauvre fleur fanée s'empara de la bourse puis, après s'être levée difficilement, se dirigea vers les escaliers, précédée par la masse imposante que constituait le possesseur de la bourse. Ah qu'elle en était loin de ses rêveries ; mais qu'importe, elle avait trouvé de quoi survivre plus longtemps. | |
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